CURRICULUM (S)




Branche Lorraine


La mère de mon père, Henriette Antébi (1873-1954), née à Château-Salins le 27 mars 1873 (et dont j’ai raconté l’histoire dans Les Missionnaires Juifs de la France, Calmann-Lévy, 1999), partit s’installer après le Traité de Francfort à Chalons-sur-Marne, refuge des Alsaciens et Lorrains qui avaient « choisi la France ». Son père, Victor Salomon (1840-1886) - fils de Moïse Salomon, né en 1791, l’année de l’émancipation par l’abbé Grégoire et d’Elizabeth Worms (1802-1858) – avait épousé Eugénie Weyl, fille d’un rabbin lettré de la région de Nancy, qui à la mort de son mari dut assumer la direction des Docks Rémois, entreprise qu’il avait fondée à Chalons.

Henriette à vingt ans. 
Elle a 72 ans l'année où elle me porte bébé,

et enfin 75 ans pour l'anniversaire de mes trois ans.

 Ils habitaient 19, rue d’Orfeuil.

Quand le père mourut, Eugénie suivit ses deux filles à Tunis où elles avaient été nommées institutrices par l'Alliance. Elles les suivit encore à Constantinople, puis s'installa à Jérusalem avec Henriette.

L'enveloppe du testament de Victor Salomon, envoyée à Chalons, suivit à Tunis.

Henriette fut envoyée avec sa sœur au pensionnat de Raucourt, rue du Grenier-à-sel, puis au collège Sévigné, à Paris. Ce fut l’une des premières diplômée de La Hay-les-Roses.

Le 1er avril 1897, elle épouse à Jérusalem Albert Antébi.

Ils auront huit enfants :

En haut, sur la photo de gauche, vers 1908, mon père est le premier enfant à droite. Sur la photo de droite, en 1915, les aînés sont en France. La famille est à la veille d’être exilée à Damas, puis à Constantinople. En bas, successivement André, né en 1898, enrôlé dès 1914 dans la Légion Etrangère pour servir la France (il était encore de nationalité ottomane) et versé après guerre dans l’armée française pour services rendus ; mon père Gaston, né en 1900, longtemps président des étudiants de Paris, puis parachutiste à Londres dans la SAS ; Renée, Marcel, Margot, Paul, Germaine, Simone.

Après guerre, Henriette Antébi est nommée en 1922 à la tête de l’école de formation des institutrices pour l’Orient de l’AIU, à Versailles. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, réfugiée à Toulouse, elle emmène avec elle une poignée de jeunes filles du Maroc et de Salonique, isolées de leur famille, qu’elle fait fuir par le réseau Abadi.

La sœur d’Henriette, Lucie, qui fut l’une des directrices de plusieurs écoles de l’Alliance (AIU) à Tunis, Constantinople, Constantine et Paris, était son aînée de trois ans. Elle avait épousé l’écrivain et directeur d’écoles Albert Navon (sur la photo, réponse de Lucie à la demande en mariage), né à Andrinople.

Lucie avait eu trois filles dont la correspondance enfantine est conservée avec bien d’autres documents familiaux dans les archives de l’AIU : ci-dessous, une lettre de Marthe, fille de Lucie, à cinq ans, et sa photo à trente ans environ. 

En 2003, elle a fêté ses 102 ans...



Le jeune frère de Lucie et Henriette, Roger, mourut au début de la guerre de 1914-18, au Chemin des Dames. C'est pour qu'il ne porte pas l'uniforme allemand que la famille s'était exilée, en 1872, quittant Château-Salins pour Chalons.

 

Curriculum d'écrivain, journaliste, éditeur
Généalogie

> Arbre généalogique



© - Conception et direction artistique : Elizabeth Antébi - Réalisation : Anares Multimédia