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Chroniques terriennes


En inventant l’éco-fiction, les écrivains américains de science-fiction découvrent une planète peuplée de monstres en voie de disparition : la Terre.


« Comment peut-on lire autre chose que de la science-fiction ? » C’est Ray Bradbury qui pose la question. Ray Bradbury, l’auteur des Chroniques martiennes et de Fahrenheit 451, l’homme qui parle de soucoupes volantes, déteste les avions et les voitures, et ne se déplace qu’à bicyclette. « Comment peut-on lire autre chose que de la science-fiction puisqu’elle spécule sur les différents futurs possibles ? Puisqu’elle tente de répondre à l’angoisse majeure de l’homme : que ferons-nous demain ? Que serons-nous demain ? Nous nous trouvons aujourd’hui à un tournant essentiel de l’histoire de l’humanité : en vingt-cinq ans, tout a changé, pour le meilleur et pour le pire. La pilule, la greffe du cœur, l’énergie atomique, les découvertes biologiques… L’esprit humain est désorienté et il ne peut même plus recourir à la religion, que le règne de la science et de la technologie a démonétisée. »

Reste le rêve, reste l’évasion, reste la science-fiction. Certains la souhaitent distrayante, d’autres la veulent mobilisatrice. Mais tous les « fictionnistes » américains – de Bradbury à Isaac Asimov en passant par Van Vogt, Ted Sturgeon et Frank Herbert – la jugent indispensable, car, dit Sturgeon, « l’écrivain de science-fiction est le seul qui puisse replacer l’événement au sein de la longue chaîne du temps ».

Le temps. Le temps de vivre. « Quelle importance a la théorie de la gravité quand on n’entend plus le chant de l’oiseau, quand on ne sent plus le parfum de la fleur ? », soupire Bradbury. Le thème écologique est lancé, aussitôt repris par Theodore Sturgeon : « Il faut arriver à un système d’écologie interne où tous les organes fonctionneraient en parfaite harmonie jusqu’au cerveau. » Là où Bradbury se contente d’être humaniste, Sturgeon est déjà mystique. D’autres, comme Asimov ou Van Vogt, continuent à faire confiance à la science, voire à la technologie. Ils sont donc loin d’être d’accord, mais leur originalité commune est qu’à la science-fiction simpliste des années trente, ils veulent désormais substituer « l’éco-fiction ».

Dans les deux grands livres d’Herbert, Dune et Le Messie de Dune, la métaphore est à peine voilée : Dune est une planète désertique dont les habitants doivent lutter durement pour édifier un monde vivable. Symboliquement, son « messie » est celui qui apportera l’eau sur une terre où le crachat a une grande importance, où les larmes sont considérées comme un gaspillage, où l’on presse les cadavres pour récupérer leur élément liquide, où le seul vêtement est le « distille », sorte de tunique destinée à conserver la sueur qui, « recyclée, circule et aboutit à des poches de récupération d’où vous l’aspirez grâce à un tube fixé près de votre cœur. » Et Frank Herbert éclaire, s’il en était besoin, le sens de son apologue par ces simples mots : « La plus haute fonction de l’écologiste est la compréhension des conséquences. » Il rejoint ainsi Régis Messac qui écrivait, en 1936, dans La Cité des asphyxiés : « L’air s’évade et l’eau se perd. Les deux choses nécessaires à la vie sont toujours occupées à fuir. »

Voilà pour le catastrophisme. Reste à trouver les solutions de survie, mais, avant tout, à persuader l’homme que sa survie est possible. C’est, selon Bradbury, l’une des missions de la science-fiction : « Il me semble que l’homme d’aujourd’hui traverse une crise ; il bafoue le sens des responsabilités, la prudence, donc la survie. Il n’attache plus de prix à sa propre vie ; il accepte des métiers qui l’ennuient, il capitule devant un monde qui fait peur. La science-fiction est peut-être là pour proposer une éthique face à la débâcle, comme elle a commencé à le faire avec Jules Verne et le capitaine Nemo. L’Ile mystérieuse était déjà une manière de placer l’homme dans une situation critique qui lui faisait prendre la mesure de lui-même. Toutefois, je crois qu’une spiritualité nouvelle s’est élaborée avec Bergson, Aldoux Huxley, Russel, Marcuse ? Marx ? Non. Je suis un individualiste et je déteste tous les systèmes, toutes les étiquettes. Mes idoles à moi sont Shakespeare et Melville dont j’ai adapté Moby Dick à l’écran : leurs héros se dressent seuls face au désordre de l’univers. »

Mais pour être individualiste, on n’en reste pas moins citoyen et, souvent, citadin. Bref, rêves champêtres ou non, il faut en passer par la notion de ville. Sur ce sujet, les « fictionnistes » sont intarissables.

« Les villes actuelles ne vont pas tarder à éclater comme des ventres trop pleins. » L’image est de Bradbury ; elle pourrait être d’un autre écrivain comme Robert Silverberg, ou d’un architecte utopiste comme Paolo Soleri. L’urbanisation, ou plutôt la nécessité d’une urbanisation nouvelle, est en effet le point de rencontre de toutes les imaginations généreuses.

Deux grandes tendances : la ville horizontale et la ville verticale. Bradbury, lui, souhaite « le retour aux communautés juxtaposées ». Il rappelle que « c’est déjà ce qui commence à se produire autour de Los Angeles, où l’on voit de plus en plus de petits centres accueillants, coquets, avec des arbres et des maisonnettes. »

Plus réalistes ou plus pessimistes, d’autres pensent que la démographie ne sera pas stoppée en cent ans et qu’il va donc falloir s’habituer à vivre dans la promiscuité. Simple question d’organisation selon Paolo Soleri, qui a décidé de construire à Cordes Junction, en plein désert de l’Arizona, « Arcosanti », cité expérimentale pour 3 000 personnes.

S’inspirant de l’organisme humain, il propose une architecture verticale – donc opposée à celle de Bradbury et à celle de l’urbaniste Constantin Doxiadis dont la conception horizontale indigne Solieri, car « elle saccage les espaces verts et multiplie les difficultés de communication ». En effet, pour Solieri, il faut avant tout « gagner du terrain », ce qui est faisable grâce aux « arcologies » (contraction des mots « architecture » et « écologie »), blocs comprenant appartements, bureaux, usines et centres commerciaux, le reste de l’espace communal étant réservé à la nature et aux loisirs non polluants.

Vision futuriste que rejoint, en la poussant au noir, sinon à l’absurde, l’écrivain Robert Silverberg dans Monades urbaines : les hommes ont triomphé de leurs problèmes de surpopulation en s’empilant dans les « urbmons » de mille étages, ville sur ville (Shanghai au 787e étage, Varsovie au 60e, etc.), en recyclant leurs déchets et en obtenant de l’énergie électrique à partir de l’excès de chaleur animale ! Le corps humain est donc intégré au système puisque tout cadavre est reconverti en énergie et que toute femme qui se refuse risque d’être désintégrée. Telle est la loi des « urbmons », à côté desquels s’étend un monde agricole baigné de soleil où l’on contrôle les naissances et où l’on célèbre des cultes païens. Mais les deux univers sont irréductibles et l’habitant d’un « ubrmon » qui explore la zone agricole (véritable chambre de Barbe-Bleue) est passible de désintégration car ses informations risquent de perturber le fragile équilibre urbain. Est-ce un bien ? Est-ce un mal ? C’est en tout cas, pour Silverberg, l’avenir.

Un avenir pessimiste où la science et la technologie n’ont pas le beau rôle. Or, pour Isaac Asimov, il s’agit d’un mauvais procès : « La science, dit-il, souffre d’une désaffection injustifiée. Il faut affronter les réalités. Si nous ne voulons pas d’une régression économique catastrophique, il faut accepter l’énergie nucléaire. D’ailleurs, nous n’avons déjà plus le choix. Ce sont les pays riches qui discutent et ergotent, pas les pays en voie de développement.

« Mais entendons-nous bien : cela ne veut pas dire que je réprouve les pessimistes avertis qui mettent le monde en garde contre le danger des radiations et contre les catastrophes possibles dans les centrales atomiques. Le pessimisme est toujours payant quand il ne sombre pas dans la terreur passionnelle : il aide à éviter le pire. Les optimistes impénitents sont ridicules. Si le taux de natalité a baissé aux États-Unis, si l’on sait déjà qu’en l’an 2000 la population sera inférieure de vingt millions par rapport aux prévisions, si la pilule a été inventée, c’est grâce aux pessimistes.

« Cependant, je crois malgré tout en la science ; je crois aux bienfaits d’une politique de recherche spatiale qui peut nous aider considérablement à savoir comment sauver notre propre planète. Ce n’est pas le progrès scientifique qui est une menace, c’est au contraire la stagnation de la science.

« D’autre part, on ferait bien de consacrer un peu plus d’argent à l’éducation des peuples en voie de développement pour contrôler leurs naissances. Il faut vaincre chez eux ce sentiment profond qu’en s’en prenant à leur progéniture, on amoindrit leur virilité ou leur féminité, qu’on prive la terre de bras (c’est faux : les machines peuvent remplacer les bras humains), qu’un enfant meurt facilement et qu’il en faut beaucoup pour en garder quelques-uns (c’est faux : la médecine avance à pas de géants).

« Bref, la technologie peut délivrer l’homme de beaucoup de servitudes. Un jour, les machines contrôleront la société humaine. Depuis les débuts de notre histoire, le despotisme et la cruauté règnent en maîtres. Seuls les robots et les machines sauront nous aider à construire une société nouvelle en donnant des réponses précises, objectives, et non plus passionnelles, à notre situation de crise. »

L’état d’esprit d’Isaac Asimov peut s’expliquer par son mode de vie : il habite New York, près de Central Park, dans une chambre encombrée d’encyclopédies, d’atlas et de dictionnaires. Il se documente longuement avant d’écrire la moindre ligne. Il se soucie peu de savoir si, dehors, le soleil brille ou s’il pleut. Son univers est purement livresque.

La vie de Ted Sturgeon est exactement à l’opposé. Ses opinions aussi. En 1971, Sturgeon traversa une grave crise de dépression. Il avait fui New York et sa famille et, caché dans une chambre d’hôtel de Los Angeles, il ne répondait plus ni au téléphone ni au courrier. Jusqu’au jour où il reçut une lettre d’une jeune journaliste londonienne à laquelle il répondit. Quatre mois durant, Ted et Winna échangèrent une correspondance énorme, ne se cachant rien, se décrivant dans les moindres détails car ils ne voulaient pas en passer par ces images froides et fausses qu’on appelle des photos. Au bout de quatre mois, Winna s’envola pour Los Angeles et épousa Ted. Neuf mois plus tard naissait Andros. Aujourd’hui, Andros a trois ans. Il joue, complètement nu, sur le tapis du living-room, près d’un aquarium de poissons tropicaux. Pour Ted Sturgeon, c’est l’image même du bonheur, le secret du paradis écologique dont il a esquissé la description dans Si tous les hommes étaient frères :

« Quand Winna et moi plantons des légumes ou des fruits dans le jardin, quand nous allons les cueillir au petit matin, dans le soleil, c’est une expérience irremplaçable. Winna tisse ses propres habits. Nous récoltons notre nourriture. Nous tentons de supprimer tous les intermédiaires entre la nature et nous. Il faut ressusciter, ne pas devenir ce perroquet stupide, seul survivant de toute une peuplade anéantie de l’Inde, qu’un savant vient de retrouver. C’est la chose la plus tragique que j’aie jamais entendu raconter. Un perroquet, un cerveau stupide, seul à pouvoir parler une langue évanouie, seul dépositaire de l’âme de tout un peuple !

« Voilà où nous mènent la connaissance, la logique et le fameux sens rationnel des Mac Luhan, des Toffler. Nous devons, au contraire, retrouver l’intuition de l’idiot… »

Mais ce mysticisme est loin de rallier les jeunes écrivains de science-fiction, plus impatients que Sturgeon de transformer radicalement la société. Plus brutaux aussi, comme en témoigne ce titre-manifeste de Harlan Ellison : Je n’ai pas de bouche et il faut que je crie, et cette déclaration de Norman Spinrad, hachée par la passion qui le fait bégayer :

« Qui peut se prétendre spécialiste en écologie ? Personne ! Ni le politicien, ni le physicien, ni l’économiste. C’est pourquoi il faut établir la multidisciplinarité, c’est pourquoi il faut des types comme Buckminster Fuller pour aider les spécialistes à faire une synthèse qui puisse ensuite être utilisée par un gouvernement conscient de ses responsabilités, c’est pourquoi nous avons fondé le groupe “Comédie pour le futur”, qui n’est pas un organe d’opposition, mais d’information et de discussion.

« Notre conscience a évolué dans plusieurs domaines : en biologie, depuis que nous contrôlons la génétique ; en psychologie, depuis Freud ; en économie, depuis Marx. Nous commençons à nous libérer des processus déterministes. Hier, les savants étaient apolitiques et myopes, plongés dans leur spécialisation. Aujourd’hui, ils pensent au monde comme à un système homogène. À leur exemple, les gens commencent à comprendre que c’est à eux de prendre en main le combat écologique. Malheureusement, au moment où ils accèdent à une conscience révolutionnaire, ils se heurtent à des structures figées car les lois sont toujours en retard sur les réalités, et les gouvernements, empêtrés dans leurs problèmes de pouvoir et d’argent, répugnent à accepter les changements. Il faut donc agir sur la conscience des dirigeants, exercer une pression massive. La parole est au peuple, nous l’aiderons à la prendre. »


Points de repères

Isaac Asimov – Né à Smolensk (Russie) en 1920. Diplômé de biochimie de l’université de Columbia et professeur à l’école de médecine de Boston, il est le scientifique de la littérature « fictionniste ». À lire : La Fin de l’éternité (Denoël), Les Cavernes d’acier (J’ai lu).

Ray Bradbury – Né en 1920 dans l’Illinois. Descendant de Mary Bradbury, jugée pour sorcellerie au XVIIe siècle à Salem. À lire : Fahrenheit 451 (porté à l’écran par François Truffaut), Chroniques martiennes, Le Pays d’octobre (tous chez Denoël).

Harlan Ellison – Né en 1934 à Cleveland (Ohio). L’un des auteurs les plus controversés de la nouvelle vague de la science-fiction. Travaille à la NBC. À lire : Ainsi sera-t-il (Marabout).

Buckminster Fuller – Urbaniste, professeur d’université, touche-à-tout de génie, l’un des plus grands « synthésistes » de notre temps.

Frank Herbert – À lire : Dune, Le Messie de Dune (tous deux chez Robert Laffont).

Marshall McLuhan – Sociologue, a exposé sa théorie de la communication à travers ce qu’il appelle le « village planétaire » dans deux livres essentiels : La Galaxie Gütenberg et Pour comprendre les media (tous deux chez Mame).

Régis Messac – L’un des rares Français qui ait su atteindre la qualité de la science-fiction américaine. Disparut en 1945 dans un camp de concentration. À lire : Quinzinzinzili, La Cité des asphyxiés (tous deux chez Édition Spéciale).

Robert Silverberg – À lire : Les Monades urbaines (Galaxie, nos 93, 99, 100, 102).

Norman Spinrad – Né en 1943. À lire : Jack Barron et l’éternité (Robert Laffont), Le Rêve de fer (à paraître aux Éditions Opta).

Theodore Sturgeon – À lire : Les Plus qu’humains, Le cristal qui songe (tous deux chez J’ai lu) et « Spécial Sturgeon » (Galaxie n°103).

Alvin TofflerFuturologue, auteur du Choc du futur (Robert Laffont).

A. E. Van Vogt – Peut-être le plus célèbre de tous les écrivains de science-fiction. On va bientôt porter à l’écran À la poursuite des Slans et The Weapons Makers. Les éditions J’ai lu entreprennent une vaste réédition de ses œuvres.



L’Urbmon vu par son créateur

« Quarante étages constituent une cité. Les vingt-cinq cités d’Urbmon 116 comprennent les couches successives d’une monade urbaine, une tour de super-force concrète de trois kilomètres de haut, un élément fractionné d’habitats, abritant plus de 800 000 êtres humains. La plupart des cités d’Urbmon contiennent entre 30 000 et 40 000 habitants. Mais il y a des exceptions. Louisville, la résidence de haut prestige des administrateurs urbains, est de faible densité, le luxe étant la compensation donnée en échange du fardeau de telles responsabilités. Reykjavik, Varsovie et Prague, les trois cités du fond, où demeurent les ouvriers de l’entretien et d’autres humbles larves, sont surpeuplées, l’entassement étant considéré comme bénéfique là-bas. Tout est conçu pour le plus grand bien de tous.

Urbmon 116 subvient à ses propres besoins. Le service central, au cœur, procure la lumière, l’air frais, le chauffage, la climatisation et d’autres nécessités essentielles. Les cuisines centrales traitent la plupart des denrées alimentaires. Au-dessous du niveau du sol, à quatre cents mètres de profondeur, se trouve l’infrastructure des utilités : les condensateurs d’ordures, les outillages pour la reconversion des déchets, l’égout principal, les générateurs de force et toutes les autres choses dont dépend l’existence des Urbmonnais.

La nourriture est la seule chose qui doive venir de l’extérieur – des communes agricoles qui sont situées au-delà de l’aire urbaine. Le bâtiment de Jason est l’une des cinquante structures autonomes et identiques qui composent la constellation urbaine Chipitts, laquelle, en cette année 2382, contient une population de près de 41 000 000 d’êtres. Il y a beaucoup d’autres constellations de ce style dans le monde : Boshwash, Sansan, Shankong, Bocarac, Wienbud, et la population collective de la Terre a bien dépassé le nombre de 75 000 000 000 d’êtres. Par le fait de la nouvelle architecture verticale, il y a amplement assez de terrains pour subvenir aux besoins alimentaires d’autant de personnes et même plus.

Urbmon est largement pourvu de théâtres, arènes de sports, écoles, hôpitaux, maisons de cultes. Ses données terminales donnent accès à toute manifestation d’art considérée comme bienfaisante pour la consommation humaine. Parmi ceux qu’il connaît, personne n’a jamais quitté l’édifice, hormis les groupes de gens choisis pour aller dans le récent Urbmon 158, il y a quelques mois de cela, et ceux-là ne reviendront jamais. Il y a des rumeurs affirmant que des administrateurs urbains sortent quelquefois d’édifice à édifice pour affaires, mais Jason n’est pas certain de la véracité de ces rumeurs et il n’entrevoit pas en quoi ce trafic pourrait être nécessaire ou désirable. N’y a-t-il pas des moyens de communication instantanée qui relient les Urbmons, captables de transmettre toutes les données utiles ?

C’est un système splendide. En tant qu’historien ayant le privilège d’explorer les archives du monde pré-Urbmon, il sait plus complètement que la plupart des gens à quel point c’est splendide. Il comprend l’affreux chaos du passé. Les libertés terrifiantes, les nécessités angoissantes des choix. L’insécurité. La confusion. L’indigence des intentions. La disparité des contextes. »

Robert Silverberg

(extrait de Monades urbaines)



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